mercredi 29 août 2012

Une candidature franco-allemande aux JO 2024 ?

Bonjour à tous, hallo zusammen,

Non, ce n'est pas une de mes nouvelles idées farfelues, mais c'est le think tank Sport et Citoyenneté qui a proposé l'idée dans un article sur le journal Le Monde. Un peu utopiste ? Pas si sûr...

Une candidature franco-allemande aux JO 2024 ?

Nous revenons de Londres conquis par l'organisation de l'événement et enivrés par la compétition, la médiatisation, les nouvelles technologies, la scénarisation et l'ambiance festive des JO 2012. Le souvenir de la défaite de Paris 2012 reste toutefois toujours présent... les Anglais sont de très bons lobbyistes, chez eux le mot n'étant (déjà) pas empreint de connotations négatives.

Une question prend alors vite le dessus, la France et les Français n'auraient-ils pas intérêt à recevoir un tel projet fédérateur ? Ne peut-on pas utiliser les JO comme moyen de transformation d'une nation, d'une région, d'une ville ? Notre président l'a très bien compris, il est prudent mais il l'exprime : "Nous devons réfléchir aussi à la suite. Et donc si le mouvement sportif français s'organise, porte un beau dossier, est capable de mobiliser toutes les énergies et de susciter un grand engouement dans le pays, alors en 2024 nous pourrions aussi organiser les Jeux".

Malheureusement, une autre réalité s'impose vite à nous lorsque qu'on apprend le coût de la facture londonienne (9 milliards de livres, deux fois plus que prévu !) ou que l'on scrute la corrélation entre Athènes 2004 et la situation économique de la Grèce aujourd'hui. Et que dire des finances de la ville de Pékin... En période de crise économique, il est dangereux d'alourdir davantage les finances publiques d'un pays de l'Union européenne. Wladimir Andreef, économiste du sport, membre du comité scientifique de Sport et Citoyenneté, nous rappelle que "surcoûts, révisions des projets, retards, déficits financiers et endettement sont tellement répandus dans l'histoire des Jeux olympiques que cela suffit à en conclure que la malédiction du gagnant est la règle plutôt que l'exception".

Au regard de ce contexte, comment ne pas envisager une idée qui devrait s'imposer : unissons la France et l'Allemagne pour présenter une candidature en 2024. Le partage des coûts consentis pour l'organisation d'un tel événement serait réaliste et rendrait le projet de candidature encre plus crédible. Il serait également moins vu comme une dépense risquée mais plutôt comme un investissement durable, moteur d'autres projets structurants. L'expérience nous laisse aussi penser que nous saurons utiliser les infrastructures existantes et rentabiliser les nouvelles.

Le symbole de fraternité aussi ne susciterait-il pas un engouement pour la jeunesse franco-allemande ? En 2024, 100 ans après les JO de Paris, l'Europe se positionnerait face aux nouveaux pays émergents, qui, règle non écrite de l'alternance des continents oblige, sont mieux placés que nous pour l'accueil de grands événements. Il faut donc une stratégie européenne, qui fait aujourd'hui tristement défaut. Rationaliser les coûts et permettre un élan autour de l'Europe. Le sport lui-même s' "européanise", pas uniquement ses règles, les juristes le savent bien. Célébrons notre histoire commune, vieille de plus de 2 000 ans et facilitons une synergie entre deux piliers de la construction européenne.

STRASBOURG-KEHL

Si Michel Platini soumet l'idée d'organiser un Euro de football dans plusieurs capitales européennes, nous pouvons imaginer qu'il a pensé aux contraintes techniques surmontables. De plus, le succès des JO "oblige" le Comité international olympique à choisir des mégapoles pour l'organiser. Justement, en plus du symbole et pour que la fête olympique soit préservée, l'union de deux villes comme Strasbourg et Kehl pourrait aussi faire son chemin.

L'émergence timide d'une citoyenneté européenne dans une Europe qui se cherche se verrait aussi renforcée. Nous partagerons aussi nos atouts et nos expertises avec nos voisins allemands en portant une candidature moderne, citoyenne, durable (dans le respect des trois piliers de son développement : l'environnement, le social et l'économie) et utile à notre jeunesse. Le sport peut être un réel vecteur de changement des sociétés si et seulement si il transcende les disciplines. Là aussi les Allemands auraient à partager leurs savoirs.

Sans perdre notre fierté française, les économies permettraient de donner des moyens à tous les sports, à tous les sportifs de réussir ces jeux, gage de succès populaire. La France, le couple franco-allemand et l'Europe auraient alors tout à gagner à être sous le feu des projecteurs du monde entier, monsieur le président.

Julian Jappert, directeur du think tank Sport et Citoyenneté
http://sportetcitoyennete.com/

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